Bilan du Collectif Co@gitation

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L’idée du Collectif Co@gitation, qui est un comité d’éducation populaire, est née dans une assemblée de Printemps 2015 à Concordia au mois de décembre dernier. Lors de cette assemblée, la proposition et l’adoption de la création d’un comité d’éducation populaire ont donné suite à un groupe de discussion sur Facebook.

Suite à cette discussion, une première rencontre a eu lieu à l’UQAM au début du mois de janvier. Une dizaine de personnes ont participé à la rencontre. Au cours de la soirée, plusieurs idées pertinentes ont été abordées dont une mise en accord sur des rencontres d’organisation bimensuelles à l’UQAM dans le département de sociologie, entrecoupées de soirées de discussion à la Déferle dans Hochelaga-Maisonneuve. Ces rencontres se voulaient en appui au Printemps 2015 et ouvertes à tou.te.s.

La première rencontre de discussion sans thème prédéfini a eu lieu à la fin du mois de janvier. La soirée fut précédée d’un repas collectif préparé à l’aide de récupération alimentaire. Elle a regroupé environ une quinzaine de participant.e.s. Suite à cette soirée, nous avons procédé de la même façon en alternant entre les rencontres de discussion et les rencontres d’organisation et ce, durant environ deux mois.

En plus de ces rencontres, nous avons eu différents projets à échelle variable. Nous avons organisé des soirées d’affichage politique en soutien aux actions rattachées à P15, notamment pendant la semaine de dérangement. Entre temps, nous avons créé des affiches qui rassemblaient les activités éducatives de la semaine dans le réseau militant. Ce projet permettait de tisser des liens entre les groupes et les projets des différents milieux militants. Une centaine d’affiches ont été distribuées dans quelques quartiers de Montréal chaque semaine.

Suites aux premières manifestations du samedi durant le mois de mars, nous avons proposés aux participant.e.s des dernières discussions de se déplacer au Square Berri pour des rencontres prémanifs. Nous avons donc quitté la déferle pour le printemps dans la rue. Ces rencontres politiques ont été ouvertes aux publics qui passaient par l’endroit, et nécessitaient certains ajustements quant aux à l’inclusion des personnes aux prises avec des problématiques de santé mentale et face aux policiers qui tentaient de nous soutirer des informations sur les manifestations comme nous étions les premiers sur les lieux. Nous n’avons en aucun cas collaboré avec eux.

Notre événement qui a rassemblé le plus de gens a été la conférence de COMER (Comittee of Monetary and Economic Reform) qui a eu lieu à l’UQAM le dimanche 26 avril 2015. La conférence reposait sur une remise en question de la Banque du Canada face à ses objectifs initiaux, c’est-à-dire une banque publique appartenant à la population. L’avocat constitutionnel Rocco Galatti poursuit le gouvernement en cours dans le but de remettre aux mains des citoyen.ne.s les prêts octroyés actuellement aux Banques Privées à travers COMER. Des suites de cette conférence, une vidéo a été produite par 99media ainsi que l’ouverture d’une nouvelle branche du Comité à Montréal.

Les discussions se sont poursuivies à quelques reprises dans le parc Lafontaine au mois de mai, puis le Collectif Co@gitation a finalement décidé de prendre une pause pour l’été suite à la démobilisation interne et estivale. Nous pensons reprendre les activités à l’automne.

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Réflexions

Nous trouvons intéressant que la plupart des participant.e.s du Collectif ne soient pas des étudiant.e.s mais plutôt des travailleurs et des travailleuses de différents âges et de différents milieux. De plus, nous avons fait preuve de transparence en publiant nos comptes-rendus sur notre page Facebook. Toutes les personnes désireuses de participer à l’organisation des activités étaient les bienvenues à tout moment. Nous n’avons malheureusement pas atteint la parité des genres dans les membres actifs étant majoritairement masculins.

De plus, nous avons travaillé à rejoindre les citoyen.ne.s de l’île de Montréal même si certaines activités se déroulaient dans les milieux plutôt militants en raison de la froideur de l’hiver. Nous croyons que quelques lacunes se sont produites dans la recherche d’accessibilité citoyenne et que nous n’avons pas pu rejoindre l’ensemble de la population comme le voulaient nos objectifs initiaux.

Près d’un mois après la création du comité, nous avons décidé de nous dissocier de Printemps 2015, dans le but principal d’être un regroupement d’individus motivés qui désirent perdurer dans le temps. Nous avons aussi réfléchi aux critiques émises par le comité femmes contre l’austérité face à une certaine dérive autoritaire au sein des autres comités. Cette situation bien comprise à l’intérieur du comité était problématique et puisqu’elle entrait en conflit avec nos valeurs d’inclusion, voir également avec les principaux objectifs de mobilisation de Printemps 2015. Cependant, nous avons collectivement exprimé le désir d’appuyer les initiatives rattachées au mouvement de contestation.

Finalement, nous avons tenté à plusieurs reprises d’entrer en contact avec les autres comités afin d’établir une collaboration conjointe et un suivi, mais sans succès.

Bien que ces réflexions concernent le Collectif, il y a beaucoup à dire sur le mouvement de contestation du Printemps 2015. Nous n’entrerons pas dans cette analyse.

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